Alors que les héritiers d’Alain Delon se livrent à une guerre liée à l’héritage de l’acteur décédé le 18 août 2024, une autre famille pourrait bien elle aussi se déchirer pour les mêmes raisons. Si l'on savait que les deux filles de Jean-Paul Belmondo accusaient leur frère Paul d’avoir dissimulé à son profit plusieurs dizaines de millions d’euros sur l’héritage de leur père, ces dernières le soupçonnent aujourd’hui d’avoir également caché des sommes d’argent qui étaient enregistrées sur des comptes suisses l’année dernière, révèle Le Canard enchaîné.

Le cœur de cette guerre d’héritage concernerait un business monté par le défunt acteur sur l’île d’Antigua, dans les Caraïbes. Paradis fiscal bien connu des investisseurs, outre une sublime villa construite en 1970 pour sa famille et ses amis, Jean-Paul Belmondo y avait également monté une société offshore qui loue des résidences de luxe sur plusieurs dizaines d’hectares en bord de mer. Nommée New Century Development (NCD), la structure aurait pendant très longtemps été gérée par un ancien ami de l’acteur avant que la main ne soit passée en 2004 à Paul Belmondo. Le fils du Magnifique était alors devenu le seul dirigeant officiel de la société, puis son actionnaire principal.

Une somme en jeu estimée à 130 millions d’euros

À la mort de l’acteur en septembre 2021, ses deux filles, Florence, 65 ans, et Stella, 21 ans, décident finalement de monter au créneau afin de contester l’héritage. Ces dernières estiment en effet que leur frère, qui a récupéré ces biens du vivant de leur père, aurait dû les déduire de sa part d’héritage. Évaluée à 94 millions d’euros, Florence et Stella sont pourtant convaincues que «NCD détenait, en 2024, plus d’une dizaine de comptes dans cinq banques suisses, pour un total de 40 millions d’euros», rapporte encore Le Canard enchaîné. Une somme qu’il faudrait ainsi rajouter aux 94 millions d’euros de leur première estimation, ce qui représenterait finalement la somme de 130 millions d’euros.

Déboutées de leur procédure en urgence en raison de documents qui ne permettent pas d’établir un recel successoral, les deux sœurs n’entendent toutefois pas en rester là. Elles ont en effet décidé de s’unir autour d’une nouvelle assignation au fond. Une stratégie judiciaire qui pourrait toutefois avoir de lourdes conséquences dans le cas où l’administration fiscale n’avait pas été informée par la famille Belmondo «de leurs investissements offshore».