
Un petit garçon âgé de trois ans est décédé mi-février, dans la Drôme, d’une méningite. Le 17 février, le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, s’est rendu sur place, pour accompagner les enfants et leur famille ainsi que le personnel éducatif dans un contexte de rebond des infections à méningocoques. En 2023, déjà, 460 cas avaient été déclarés, soit 72% de plus que l’année précédente, selon Santé publique France. Et les derniers chiffres, fournis à l’AFP par le Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, montrent que plus de 500 cas ont été enregistrés entre janvier et novembre 2024, soit plus qu’à la même période un an plus tôt.
Comment interpréter cette hausse apparente des cas de méningite ? D’une part, pendant la crise du Covid, la population a été moins exposée au méningocoque et la vaccination contre la bactérie a donc été moins fréquente. Mécaniquement, cela a réduit la résistance de la population à l’infection. D’autre part, les types de bactéries qui circulent aujourd’hui - il existe 5 grandes familles de méningocoques (A, B, C, W et Y) - ne sont plus tout à fait les mêmes qu’il y a quelques années. Par ailleurs, des formes inhabituelles d’infection sont apparues ce qui complique le diagnostic.
Qu’est-ce qu’une méningite ?
Il existe deux types de méningite : les virales et les bactériennes. Les premières sont moins graves. Aucun traitement spécifique n’est requis. «La guérison est spontanée et sans séquelles», précise l’Assurance maladie. Les méningites bactériennes peuvent, en revanche, être mortelles ou laisser des séquelles importantes. On parle d'infections invasives à méningocoques, une bactérie qui peut donc être à l’origine de méningites mais aussi de septicémies. Santé publique France enregistre 500 à 600 cas par an en France avec un taux de mortalité de 10 à 12%. Dans le cas de la méningite bactérienne, le méningocoque infecte les méninges, c’est-à-dire les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière, ainsi que le liquide céphalorachidien contenu dans les méninges.
Quels sont les symptômes d’une méningite bactérienne ?
Les personnes infectées contractent une fièvre parfois élevée associée à des frissons et aux symptômes suivants : maux de tête intenses et intolérance à la lumière ou au bruit, nausées ou vomissements, raideur de la nuque, teint gris ou marbré, courbatures importantes, grande fatigue, symptômes neurologiques inconstants et graves, somnolence voire des troubles de la conscience plus profonds, signes de lésions localisés du système nerveux central ou convulsions. Deux symptômes d’une infection invasive à méningocoque doivent alerter, indique le gouvernement : «une fièvre élevée mal tolérée» et «une ou plusieurs tâches rouges ou violacées sur le corps d’apparition rapide».
Pour les nourrissons, les symptômes diffèrent. L’Assurance maladie recommande d’appeler le 15 ou le 112 si le bébé à un comportement inhabituel (geignements, pleurs incessants, irritabilité, somnolence anormale), refuse de s'alimenter, a le teint gris ou marbré ou est peu réactif à la stimulation.
Comment se transmettent les infections invasives à méningocoques ?
Les méningocoques sont naturellement présents dans la gorge et le nez de nombreuses personnes. Les bactéries se transmettent par voie aérienne ou par la salive. La transmission du méningocoque se fait d’humain à humain après un contact proche, à moins d’un mètre et prolongé. Les méningites bactériennes doivent être traitées de façon urgente, et le risque de récidive surveillé d’autant plus que la méningite peut laisser d’importantes séquelles, notamment chez les enfants.
Pour lutter contre la méningite, la vaccination reste le moyen le plus efficace. Le vaccin contre les méningocoques A, C, W et Y est obligatoire depuis le 1er janvier 2025 pour les nourrissons. Il est également recommandé pour les adolescents âgés de 11 à 14 ans et dans le cadre d’un rattrapage vaccinal pour les 15 à 24 ans.



















