À plus d’un titre, les iPhone occupent une place à part. Leur OS leur est exclusif, leur écosystème logiciel et serviciel également, et leur positionnement tarifaire en fait systématiquement un produit haut de gamme. Une exception existait dans cette règle immuable, l’iPhone SE, coûteux, mais plus abordable, davantage tourné vers le milieu de gamme. Ce serait une grave erreur de penser que l’iPhone 16e a pour objectif de remplacer l’iPhone SE, dont la dernière itération était dépassée et peu attractive dès son lancement.

Plutôt que de proposer une offre de milieu de gamme, Apple élargit son offre haut de gamme très légèrement vers le bas. Ainsi, le 16e devient une nouvelle porte d’entrée vers la génération d’iPhone introduite en septembre dernier. Le smartphone paraît pensé pour attirer ceux qui sont refroidis par un prix de départ flirtant avec les 1 000 euros. De fait, l’iPhone 16e est officiellement vendu à partir de 250 euros de moins que l’iPhone 16… Une bonne nouvelle.

Mais, évidemment, cela implique des compromis, des sacrifices. La question est alors de savoir ce que vaut cet iPhone en tant qu’iPhone, bien entendu, mais aussi par rapport à la concurrence…

Design : la qualité d’un iPhone… (5/5)

Il y a un point sur lequel on est rarement déçu avec les iPhone, c’est la qualité du design et de la finition. L’iPhone 16e ne déroge pas à la règle. Composé à partir d’aluminium à 85% recyclé, il affiche le même design que ses grands frères et à peu de choses près le même que celui que l’on connaît depuis l’iPhone 12. Les tranches en aluminium sont droites, franches, et légèrement arrondies à leurs arêtes pour offrir une prise en main confortable.

Pas la peine d’y chercher le nouveau système de commande de photographie (qui a dit que ce n'est pas grave ?). En revanche, vous aurez droit au bouton Action, si pratique, car personnalisable.

© Quentin Lorichon pour Capital

Sur la face avant ? L’écran, et pas de bouton Touch ID. L’accès sécurisé à l’iPhone 16e se fait grâce à Face ID, la caméra True Depth se logeant dans une encoche, et non la Dynamic Island. Si on veut chipoter, les bordures de l’écran semblent un peu plus larges que celles de l’iPhone 16, mais d’un rien. Le tout est recouvert d’une plaque de Ceramic Shield.

À l’arrière, on trouve un dos uni, noir ou blanc, percé d’un seul et unique objectif…

© Quentin Lorichon pour Capital

Rien à redire sur le design. Légèrement moindres en hauteur et largeur que celles de l’iPhone 16, les dimensions de l’iPhone 16e devraient lui permettre de satisfaire les petites mains. Vos poches de pantalons seront heureuses, elles aussi. Enfin, son poids n’est pas un problème non plus, même s'il pèse seulement trois grammes de moins que son grand frère.

Connectique : simple, basique, mais signée Apple (3,5/5)

L’iPhone 16e a quelque chose d’exceptionnel. C’est le premier smartphone d’Apple à bénéficier du C1, le modem cellulaire (4G/5G) conçu par la société de Cupertino. Qu’est-ce que cela change en définitive ? Rien pour l’utilisateur, au premier abord. Lors de nos tests, nous n’avons rencontré aucun souci de connexion et à aucun moment notre lien au réseau cellulaire ne nous a semblé ralentir anormalement. Précisons que l’iPhone 16e embarque un lecteur de nanoSIM et est compatible avec le format eSIM.
Les connexions Bluetooth (5.3) et Wi-Fi 6, seulement, sont assurées par une autre puce. Ce qui n’excuse en rien de ne pas avoir droit à du Wi-Fi 6E, a minima, cependant.

© Quentin Lorichon pour Capital

Par ailleurs la connectique filaire est évidemment USB-C et permet la recharge du smartphone à 20 W et plus. Il est également compatible avec la technologie Qi, mais la charge sans-fil est plafonnée à seulement 7,5 W. La technologie MagSafe n’est pas de la partie.

Comme on l’a dit, la reconnaissance faciale Face ID est de la partie et fonctionne sans aucun problème, permettant un déverrouillage fluide ou des paiements facilités.

En définitive, Apple livre ici une partition basique et honnête, enrichie de fonctionnalités avancées comme les fonctions d’appel d’urgence, le streaming vidéo live de votre position avec les secours et la localisation par satellite, ou encore la détection d’accidents.

Écran : une belle dalle OLED, mais… basique… (4/5)

L’iPhone 16e a droit à une belle dalle OLED de 6,1 pouces, Super Retina XDR. Elle ne bénéficie évidemment pas de la fonction de variation intelligente du rafraîchissement (nombre d'images par seconde) Pro Motion, toujours réservée aux iPhone Pro. Ici, il faudra se contenter d’un rafraîchissement à 60 Hz. Là où les smartphones Android d’entrée de gamme proposent du 120 Hz dans leur immense majorité…

La définition est confortable, et permet d’afficher textes et vidéos avec un excellent niveau de détail. Certains pourront se plaindre de l’encoche qui empiète sur l’écran, mais Apple la gère plutôt intelligemment et si elle rogne sur l’écran, on l’oublie assez vite.

© Quentin Lorichon pour Capital

Quoi qu’il en soit, la dalle OLED bénéficie de noirs profonds et d’un contraste infini. Les couleurs affichées sont particulièrement justes avec un Delta E de 2,44, ce qui est inférieur au seuil de trois à partir duquel l’œil humain décèle une différence entre une couleur affichée et sa vraie valeur. L’expérience visuelle générale est donc très bonne.

D’autant que la dalle est lumineuse. Nous avons ainsi relevé une luminosité de base de 798 cd/m2 et une luminosité HDR de 1 260 cd/m2. Voilà qui devrait permettre de regarder des vidéos et mails en plein soleil s’il le faut. Il y a toutefois plus lumineux de nos jours, les meilleurs modèles ayant été mesurés par nos soins à environ 2000 cd/m2.

Performances : plus de puissance qu’il n’en faut… (4,5/5)

Maîtriser ses propres puces donnent à Apple une grande liberté dans la conception de ses gammes d’appareils. Ainsi, l’iPhone 16e embarque la dernière génération de SoC Apple Silicon, l’A18, comme celle de l’iPhone 16 et 16 Plus, avec toutefois un cœur de moins pour la partie graphique. Ce sont donc quatre cœurs GPU (seulement) qui sont mobilisés, et toujours six cœurs CPU.

La puce A18 de l’iPhone 16e, qui s’accompagne de 8 Go de mémoire vive, lui permet d’offrir des performances de très haut niveau. Outre qu’iOS est fluide et rapide, que les applications les plus exigeantes fonctionnent à merveille, il est clair que ce smartphone est prêt pour l’arrivée d’Apple Intelligence au mois d’avril prochain.

Mais au-delà de cette préparation à affronter le futur proche, le dernier smartphone d’Apple n’a pas à rougir face à la concurrence des smartphones haut de gamme, comme le prouvent ces résultats obtenus avec Geekbench 6, outil de tests synthétiques. Il fait jeu quasi égal avec le Samsung Galaxy S25, animé par le meilleur processeur de Qualcomm, et domine assez largement le Pixel 9 équipé d'une puce Google.

Si vous cherchez de la puissance et un prix plus abordable, tout en hésitant entre Android et iOS, considérer l’acquisition d’un iPhone 16e n’est donc pas aberrant de ce point de vue, loin s’en faut.

Maintenant, comparons les performances du 16e avec celles de ses prédécesseurs de la gamme iPhone. Quitter un iPhone 15 pour le 16e ne sera pas pertinent. À partir de l’iPhone 14, le gain de performances est suffisant pour justifier cette bascule…

Néanmoins, avant de vous jeter à corps perdu sur ce nouvel iPhone, et d’abandonner un modèle un peu plus ancien pour des promesses de puissance, il est primordial d’avoir en tête un autre aspect essentiel très spécifique : son offre photo.

Photo : un seul module, de bons clichés, mais pas assez de choix (3/5)

Reconnaissons-le volontiers, le nombre de modules photographiques sur un smartphone ne dit pas forcément sa qualité de photophone. En l’espèce, l’iPhone 16e ne propose ainsi qu’un module photo. Un grand-angle, équivalent 26 mm, monté sur un capteur de 48 Mpx, ce qui permet à Apple de proposer une seconde focale (éq. 52 mm) – grâce à sa Fusion Camera, en retaillant l’image dans le capteur. Une configuration qu’Apple sert dans son iPhone 16, presque à l’identique. Tout est dans le presque. Si les focales sont identiques et la définition aussi, le capteur est différent, plus petit dans le 16e et avec des photosites également plus petits. Ce qui signifie moins de lumière…

On a donc droit à un grand-angle et une focale très adaptée aux portraits. On se refusera à la qualifier de téléobjectif, tant il sera difficile ici de faire ressortir un détail au loin. De même, on est privé d’un ultra-grand-angle, si pratique pour produire des effets artistiques, avec des compositions originales ou simplement pour prendre en photo un bâtiment dans son entièreté. L’iPhone 16 garde la main sur son petit frère de ce point de vue. L’offre focale du 16e est extrêmement réduite.

© Quentin Lorichon pour Capital

Heureusement, l’iPhone 16e hérite de ses frères une bonne réactivité et une vitesse de déclenchement d’excellente tenue. Mais, qu’en est-il de la qualité des clichés ? Il est possible d’obtenir des photos en 12, 24 (par défaut) et jusqu’à 48 Mpx (HEIF Max). Ce qui est un bon moyen d’obtenir des photos imprimables quand la lumière est au rendez-vous. En plein jour, on est proche de ce que produit l’iPhone 16. La restitution des couleurs est fidèle, la plage dynamique importante et nuancée, et l’exposition toujours excellente. Le niveau de détail est plutôt bon, mais le piqué de l'objectif un peu faible à notre goût et les aplats de surface toujours présents dans les textures fines.

Qui dit photosites plus petits dit montée en sensibilité ISO limitée et ça ne loupe pas : le bruit devient vraiment notable à partir de 800 ISO et dérangeant à partir de 1600 ISO. On a déjà vu mieux. Cela explique en bonne partie la faiblesse du 16e. Si le Photonic Engine d’Apple est bien de la partie pour gérer le HDR, l’exposition, la vitesse de mise au point, et autres traitements d'image, le téléphone est un peu plus à la peine en basse lumière. En revanche, la détérioration des couleurs en hautes sensibilités est contenue par rapport à certains concurrents. Un point qui mérite d'être souligné.

De leur côté, les portraits réalisés avec l’iPhone 16e sont plutôt réussis (en pleine lumière), avec un bokeh (flou d'arrière plan) agréable et une gestion plutôt fine des mèches de cheveux. Les clichés sont donc en règle générale bons, mais il est difficile au quotidien de ne pas sentir les trop fortes limites de cette offre photographique…

Autonomie : endurant et plan-plan (4,5/5)

En plaçant l’iPhone 16e en entrée de ses smartphones haut de gamme, Apple s’impose d’offrir une bonne autonomie à son appareil. En l’utilisant sans abus mais de manière conséquente toute la journée, nous n’avons jamais été pris de cours et avons toujours atteint la fin de la journée sereinement.

Bien entendu, les usages intensifs du GPU ou du GPS réduiront bien plus vite l’endurance du nouvel iPhone.

© Quentin Lorichon pour Capital

Quoi qu’il en soit, nous l’avons vu tenir 21h02 dans le cadre de notre test d’autonomie en lecture vidéo 4K. Ce qui est bien meilleur que les 18h21 de l’iPhone 16… Apple met cette meilleure autonomie au crédit de sa puce C1, notamment, mais la dalle moins lumineuse et la puce moins puissante pourraient tout aussi bien l’expliquer.

Pour en finir avec cette partie, avec un chargeur compatible, nous avons réussi à atteindre les 50% de charge en 25 minutes et les 100% en 90 minutes. Pas vraiment une recharge ultra-rapide, mais les premiers 50% vous permettront de repartir tranquillement à l’assaut de la journée en cas de besoin.

Réparabilité : des efforts réalisés et encore à faire (3,5/5)

Commençons par la durabilité. L’iPhone 16e, avec ses matériaux résistants et solides, devrait tenir le choc, si on lui prête le même talent que ses prédécesseurs. Sa certification IP68 est rassurante également, puisqu’il ne devrait pas trop souffrir des immersions accidentelles.

Qu’en est-il ensuite de la réparabilité ? Sur ce modèle aussi, Apple a fait en sorte qu’il soit possible de démonter la façade avant et la façade arrière indépendamment et relativement facilement, afin de simplifier leur remplacement et l’accès aux composants par les deux côtés. L’iPhone 16e se voit ainsi attribuer un indice de réparabilité de 7,9/10, ce qui est au passage légèrement moins que l’indique de l’iPhone 16.
Une infime différence qui tient à une simple sous-note. L’iPhone 16 obtient un 4,5/10 à la note du rapport entre le prix des pièces de la liste 2 (celles qui cassent le plus souvent) et le prix neuf de l’appareil, tandis que le 16e n’a droit qu’à 4/10. Ce qui est assez logique puisque les pièces sont sensiblement les mêmes, et leurs prix également, tandis que le prix de l’appareil est moindre… À noter que ce sous-indice et celui sur les outils nécessaires au démontage (5/10) sont les deux seules notes inférieures à 7,5.

Au-delà de ces chiffres, il est donc assez évident que vous ne vous lancerez pas dans la réparation de votre iPhone 16e sans un minimum d’outils et surtout de savoir-faire. Le mieux sera donc de le porter réparer dans un Apple Store ou un réparateur agréé. Et sur ce point, autant que sur la prise en charge, Apple est parmi les meilleurs (mais pas les moins chers).

Par ailleurs, sans afficher d’engagement chiffré comme Samsung ou Google pour le suivi logiciel, Apple a toujours, et depuis longtemps, assuré un suivi très long, en général aussi bon que ses concurrents (qui proposent un suivi de 7 ans). Un effort qui porte aussi bien sur les grosses mises à jour annuelles que sur les mises à jour de sécurité.

Alternative à l’iPhone 16e

Google Pixel 9a

Tout juste annoncé et déjà un concurrent ! Le nouveau smartphone de milieu de gamme de Google a pour lui un design impeccable, une offre logicielle ultra-maîtrisée, une partition photo qui a de quoi plaire… Et un prix moindre…

Poco X7 Pro

Smartphone situé en milieu de gamme, le Poco X7 Pro ne pourra évidemment par lutter avec l’iPhone 16e pour la finition, par exemple, bien qu’il soit plaisant en main. En revanche, sa puce performante vous permettra de jouer sans encombre à tous les jeux actuels. Son autonomie est également solide et son prix excusera les quelques différences.

Conclusion

L’iPhone 16e n’est pas un iPhone SE. C’est entendu. C’est un iPhone 16 plus abordable qui est digne de ses grands frères à bien des égards. Par son design et sa finition évidemment, impeccables. Mais aussi par sa puce, légèrement bridée mais puissante, par son écran qui évolue toujours dans une dimension parallèle où le 120 Hz est une fonction premium, et par son autonomie, excellente… Apple a réalisé des compromis intelligents et plutôt mesurés sur presque toute la ligne. Mais, sauf à ne pas avoir de réel intérêt pour la photo, à nos yeux la partition photographique présente est trop limitée… surtout pour un smartphone de ce prix. Et c’est dommage. Mais à un tarif moindre, vraiment moindre, l’iPhone 16e pourrait bien devenir le meilleur héraut d’iOS…

Note du produit : 4,2/5

  • Design : 5/5
  • Connectique : 3,5/5
  • Écran : 4/5
  • Performances : 4,5/5
  • Photo : 3/5
  • Autonomie : 4,5/5
  • Réparabilité : 3,5/5

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