
Sommaire
- Design et fabrication : une conception sérieuse et rassurante (3,5/5)
- Équipements : trop de manques… (2,5/5)
- Conduite : stable et maniable, mais un confort un peu juste (3/5)
- Autonomie : convenable, mais une charge trop lente (3/5)
- Réparabilité : le gros avantage du réseau Decathlon (4,5/5)
- Les meilleures alternatives à la Decathlon Btwin MD500E
- Conclusion
Dans le domaine de la mobilité urbaine, Decathlon est assez paradoxale. Reconnue pour ses succès indéniables dans le secteur du vélo électrique, l’enseigne française peine à saisir pleinement le virage des trottinettes électriques. Pourtant, l’entreprise a fait figure de précurseur dès 2015 avec son modèle Klick, l’un des premiers véhicules disposant d’une batterie amovible. Depuis, plusieurs modèles se sont succédés sous sa sous-marque Oxelo, parmi lesquels la R900E en 2021 et la R920E en 2022. Proposées aux alentours de 500 euros lors de leur lancement, ces trottinettes ont souffert d’une concurrence agressive, notamment face à Xiaomi, qui proposait des produits mieux équipés et plus séduisants.
Début 2025, Decathlon change de cap. Sa nouvelle offre s’appelle Btwin, une marque mieux connue du grand public, et sa stratégie se concentre désormais sur l’entrée de gamme. C’est le cas de notre modèle du jour, la MD500E, une trottinette urbaine qui promet jusqu’à 35 km d’autonomie et embarque un moteur brushless de 350 W, le tout pour un prix attractif de 349 euros. Reste à voir si cette approche, à la fois utilitaire et accessible, lui permettra d’intégrer notre guide des meilleurs modèles et de rivaliser avec une concurrence devenue très agressive.
Design et fabrication : une conception sérieuse et rassurante (3,5/5)
Solidité et simplicité sont deux qualités que l’on retrouve incontestablement dans la fabrication de la MD500E. Avec son allure sobre et sa robe noire, la trottinette évite toute forme d'extravagance. Ce parti pris esthétique, peut-être un peu austère, a au moins le mérite d'inspirer confiance. Les garde-boue sont bien fixés, le cadre en alliage d’aluminium est solide et ne montre aucun défaut d’assemblage. De même, l’arche à deux tubes s'avère robuste, tandis que le deck antidérapant (35 x 16 cm) offre une bonne accroche au pied et une surface suffisante pour se sentir à l’aise. Seule la pièce en plastique située sous le phare arrière semble un peu plus fragile. Il faudra donc éviter les chocs répétés à cet endroit lors des stationnements.
Le système de pliage reste simple — la sonnette servant à verrouiller la colonne de direction — mais se montre fluide et bien ajusté. Déployée, la trottinette mesure 1,13 m de long, 49 cm de large, avec un guidon fixé à 1,22 m, hauteur qui convient à la majorité des morphologies. Pliée, elle s’abaisse à seulement 54 cm.

Avec ces dimensions compactes, elle peut donc se glisser dans un coffre ou se faire quelque peu oublier dans un intérieur. D’autant que son poids de 17 kg facilite son transport sur de courtes distances ou sur quelques étages. Un design efficace donc, qui n'est pas sans rappeler celui des concurrentes de chez Xiaomi.
Équipements : trop de manques… (2,5/5)
Jouer résolument la carte de la simplicité est une chose, mais la sobriété a ses limites. En 2025, ne pas proposer de clignotants ni de connectivité Bluetooth est un défaut notable. Il est donc impossible de coupler la MD500E à l’application Decathlon Ride, ce qui prive le conducteur de fonctions désormais essentielles, telles que le suivi précis des trajets, les options de verrouillage et de freinage à distance, ainsi que la localisation du véhicule. Toutefois, concernant l’essentiel, la MD500E se défend. Bien qu’assez court (46 cm), le guidon tient bien en main, tandis que l’accélérateur, sans atteindre la finesse d’un véhicule Xiaomi, reste réactif. Même son de cloche pour l’écran : certes, il n'affiche que le minimum, la vitesse et une jauge de batterie à cinq barres, mais il a le mérite de se montrer lumineux en plein soleil.

Côté éclairage, le phare avant à LED d’environ 2 watts assure une visibilité correcte en ville. À l’arrière, le feu à LED joue son rôle de feu stop en s’intensifiant lors du freinage grâce à un capteur intégré. La béquille est satisfaisante, elle n’est pas bancale et permet de stationner la trottinette même sur du gravier ou de l’herbe. Et c'est tout pour l'équipement. On est bien loin de ce que propose la concurrence, Segway en tête.
Conduite : stable et maniable, mais un confort un peu juste (3/5)
Placé dans la roue avant, le moteur délivre une puissance nominale de 350 W, avec un pic allant jusqu’à 700 W. Si la MD500E n’est pas la plus véloce, et qu’elle met environ 10 secondes à atteindre les 25 km/h, son accélération reste progressive et sans à-coups, ce qui la rend adaptée aux débutants.
Sur des pentes modérées ou du faux-plat, elle maintient facilement une allure d’environ 18 km/h. En revanche, elle montre vite ses limites au-delà de 10 % de dénivelé : le moteur devient vocal et se montre vraiment à la peine.
Pour le confort, la MD500E mise sur ses pneus gonflables de 10 pouces, mais tout de même tubeless. Néanmoins, l’absence totale de suspensions se fait ressentir fortement, et cela ne se limite pas aux chaussées accidentées. Que ce soit au passage d’un trottoir ou sur des pavés plats, les vibrations sont inévitables et gênantes.

Cette rigidité peut vite fatiguer, surtout sur de longs trajets ou lorsque le bitume manque de régularité. Les Xiaomi Electric Scooter 5 et Segway Ninebot E25E, un peu plus chères, proposent au moins une suspension avant simple qui limite quelque peu ces secousses.
Et c’est plutôt dommage, car sur un revêtement parfaitement plat, la stabilité de la MD500E est appréciable. La tenue en virage est sûre et inspire confiance. Le châssis rigide, associé à un bon équilibre des masses, offre un contrôle rassurant lors des changements de direction.

Pour finir, on regrette que cette trottinette ne dispose pas de frein régénératif. La capacité d’arrêt repose sur le frein moteur et sur le disque arrière mécanique. En pratique, il faut près de sept mètres pour s’arrêter complètement à 25 km/h. Ce résultat est plutôt moyen, ce qui impose une certaine anticipation ou l’utilisation de la gâchette de décélération pour moduler la vitesse. En milieu urbain dense, il est donc essentiel de bien respecter les distances de sécurité.
Autonomie : convenable, mais une charge trop lente (3/5)
Pour une fois qu’une marque joue la transparence, il est bon de le souligner. Decathlon précise clairement que sa promesse de 35 kilomètres d’autonomie concerne uniquement le mode "Eco". En modes "Normal" et "Sport", l’endurance est annoncée respectivement à 24 et 18 kilomètres.
Cependant, cette estimation semble légèrement pessimiste. Avec un conducteur de 78 kg sur un parcours essentiellement plat, avec de très légères montées, nous avons pu parcourir de 22 à 24 kilomètres en mode "Sport". Ce n’est certes pas exceptionnel, mais c’est mieux que ce qui est annoncé et cohérent avec l’usage pour lequel la trottinette est conçue. Notons également que le déchargement de la jauge de batterie est régulier, évitant ainsi les mauvaises surprises. On aurait aimé malgré tout un indicateur plus précis en pourcentage.

Enfin, pour recharger la batterie de 10,4 Ah, il faut compter sur un chargeur fourni de 64 W (1,5 A) et attendre en moyenne cinq heures pour que les quatre premières jauges de batterie se remplissent totalement. Pour la dernière, une bonne heure d’attente sera encore nécessaire.
Un processus relativement long, si bien qu’hormis une charge nocturne, nous vous conseillons de ne pas attendre que la batterie soit complètement à plat pour éviter les désagréments.
Réparabilité : le gros avantage du réseau Decathlon (4,5/5)
Contrairement à d’autres produits tech, aucune législation n’impose actuellement de note de réparabilité pour les trottinettes. Cependant, la Btwin MD500E dispose d’une garantie légale de deux ans, couvrant le produit à l’exception des pièces d’usure courantes telles que les pneus, les freins ou les poignées.
En cas de détérioration, le site officiel permet d’acheter des pièces détachées facilement, comme un contrôleur à 45 euros, un écran à 25 euros ou un phare arrière à 12 euros. Pour ceux qui préfèrent ne pas bricoler, un service de réparation est disponible dans les magasins, avec un coût de main-d’œuvre abordable, aux alentours de 20 euros.

Le principal avantage, en cas de problème, réside dans le vaste réseau de magasins Decathlon et son service après-vente réactif, qui limite l’immobilisation du véhicule. Un réel atout pour les produits de la marque.
Les meilleures alternatives à la Decathlon Btwin MD500E
Segway Ninebot E3 E : la concurrente directe
Vendue à un tarif similaire, la Ninebot E3 E est bien mieux équipée (pneus tubeless auto-cicatrisants, clignotants, suspensions...) et profite de l'application mobile Ninebot, tout simplement la meilleure du marché selon nous. Elle est aussi un peu plus puissante, avec son moteur de 400 W (et 800 en crête).
Segway Ninebot F3 E : l'option premium, mais sans comparaison
Reprenant les atouts de la E3 mais offrant, entre autres, une puissance et une autonomie supérieures, la F3 E coûte sensiblement plus chère mais elle est meilleure à tous les niveaux. Sa conduite est confortable, réactive, le niveau d'équipement est sans commune mesure, et l'application Ninebot est là-encore au rendez-vous. La meilleure option du moment dans cette gamme tarifaire, si vous en avez les moyens.
Conclusion
Avec sa Btwin MD500E, Decathlon propose une trottinette solide et bien conçue, pensée principalement pour des trajets urbains courts (et avec peu de dénivelé si possible). Néanmoins, son confort sommaire, en l’absence de suspension, et son absence de connectivité Bluetooth la cantonnent à un usage basique. D’autant que son autonomie réelle, de 25 km maximum en mode "Sport", ne la prédestine pas à un usage quotidien intense. En revanche, sa fiabilité, ainsi que sa réparabilité facilitée par le réseau Decathlon, en font une bonne option pour les débutants ayant une utilisation ponctuelle en semaine ou le week-end. Pour les utilisateurs réguliers ou plus exigeants, des modèles légèrement plus chers offrent un meilleur compromis, notamment chez Segway qui demeure la référence selon nous.
- Design et construction : 3,5/5
- Équipements : 2,5/5
- Conduite : 3/5
- Autonomie et charge : 3/5
- Réparabilité: 4,5/5
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