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Si Windows 11 équipe davantage d'ordinateurs que Windows 10 à l'échelle mondiale désormais, en France, 53% du parc informatique utilise encore l'ancien système d'exploitation de Microsoft. Mais la situation devrait bientôt changer. Dix ans après son lancement en juillet 2015, Windows 10 est officiellement entré en fin de vie.
Pas de panique pour autant : votre ordinateur continuera de fonctionner, exactement comme Windows 7 ou même Windows XP fonctionnent encore aujourd'hui. La fin du support signifie plutôt l'arrêt des correctifs de sécurité mensuels et, progressivement, une compatibilité déclinante avec les nouveaux logiciels et périphériques. L'écosystème tout entier va désormais se concentrer sur Windows 11. Voici les solutions qui s'offrent à vous pour gérer au mieux cette période de transition, que votre PC soit éligible pour passer à Windows 11 ou non.
Quelles implications concrètes pour les utilisateurs ?
Nous ne pouvons que vous conseiller vivement de cesser d'utiliser un système d'exploitation qui n'est plus protégé par son fabricant. La fin du support de Windows 10 ouvre en effet une nouvelle ère où les utilisateurs devront naviguer sans filet de sécurité. Sans correctifs de sécurité ni mises à jour, les machines resteront certes fonctionnelles, mais elles deviendront progressivement des cibles pour les cyberattaques.

Les vulnérabilités non corrigées s’accumuleront dans l’OS, et les failles déjà connues pourront être exploitées librement par les attaquants. Les ransomwares, malwares, escroqueries en ligne ou techniques d’injection profiteront de ce vide de défense. Si jamais vous comptez continuer d'utiliser Windows 10 malgré les risques, évitez au moins de vous connecter à des applications ou sites sensibles (comme votre banque, le site des impôts, etc.).
À notez aussi que les risques vont au-delà de la sécurité : la fiabilité et la compatibilité du système déclineront progressivement. De nouvelles versions de logiciels — applications, utilitaires, drivers — cesseront de supporter Windows 10, ou ne seront plus testées sur cette plateforme. Les mises à jour d’applications critiques (navigateurs, suites bureautiques, antivirus) seront limitées ou abandonnées, ce qui générera des incompatibilités, des bugs ou des comportements imprévisibles (sans compter que chaque application non mise à jour pourra devenir une potentielle porte d'entrée pour un pirate). Les utilisateurs de Microsoft Office verront d'ailleurs le support de leurs applications prendre fin selon ce calendrier :
- Microsoft 365 (version par abonnement) : Continuera de recevoir des mises à jour de sécurité sur Windows 10 jusqu’au 10 octobre 2028 (soit trois ans après la fin du support de l’OS).
- Office 2016 et Office 2019 : Le support est déjà terminé sur tous les systèmes d’exploitation (Windows 10, 11, etc.)
- Office 2021 et Office LTSC 2021 : Fin du support sur Windows 10 dès le 15 octobre 2025
- Office 2024 et Office LTSC 2024 : Fin du support sur Windows 10 dès le 15 octobre 2025
Vérifier la compatibilité de votre PC avec Windows 11
La meilleure solution reste donc de migrer votre ordinateur vers Windows 11. Toutefois, Microsoft impose des exigences matérielles strictes : processeur à 1 GHz minimum avec deux cœurs 64 bits, 4 Go de RAM, 64 Go de stockage, carte graphique compatible DirectX 12 et, surtout, la puce de sécurité TPM 2.0. Concrètement, cela exclut les processeurs Intel antérieurs à la 8e génération (pré-2018) et les Ryzen 2000 chez AMD. L'utilitaire Contrôle d'intégrité de Microsoft effectue le diagnostic automatiquement. Verdict en quelques secondes.

Si votre machine passe les tests, la migration s'effectue simplement depuis les paramètres Windows Update : l'option « Passer à Windows 11 » apparaît directement. Vos fichiers et applications sont préservés, à condition de cocher « Conserver les fichiers et applications personnels ». Une sauvegarde sur disque dur externe reste néanmoins recommandée.
La solution est donc toute trouvée si votre PC est compatible Windows 11. Mais les restrictions de Microsoft sont telles que beaucoup de machines pourtant encore efficaces ne pourront pas réaliser la mise à jour. Si tel est votre cas, pas de panique, vous n'êtes pas obligés d'acheter un nouveau PC. Il existe différentes solutions pour offrir une seconde vie à votre machine. Avant de vous les énoncer, on invite toutefois celles et ceux qui souhaitent changer d'ordinateur à consulter notre guide des meilleurs PC portables du moment. Dans le cas où vous choisiriez de changer d'ordinateur, notez qu'il existe également des programmes de recyclage pour votre vieille machine.
Retarder d'un an la fin du support Windows 10
Première bouée de sauvetage : retarder la fin du support technique de Windows 10. En effet, sous pression des associations de consommateurs, Microsoft a accepté d'offrir gratuitement un an de mises à jour supplémentaires aux utilisateurs européens qui s'inscrivent à son programme ESU (Extended Security Updates). Toutefois, il y a quelques conditions à respecter pour cela.
La plus importante concerne les utilisateurs en compte local. Ces derniers devront obligatoirement ouvrir un compte Microsoft pour profiter de l'extension du support. C'est avec lui qu'ils pourront se connecter à l'ordinateur. Ce n'est pas la mer à boire, mais c'est tout de même accepter de confier un certain nombre d'informations personnelles à Microsoft. Il faut le savoir. En outre, on ne fait là que reculer pour mieux sauter, puisque ce support étendu prendra fin en octobre 2026, quoi qu'il arrive.
Contourner les restrictions matérielles
Le principal obstacle empêchant l'installation de Windows 11 pour beaucoup d'ordinateurs est l'absence de puce de sécurité TPM 2.0, sorte de verrou physique disqualifiant certains ordinateurs encore performants et tout à fait capables de faire fonctionner Windows 11. Pour savoir si votre ordinateur est compatible ou non avec le dernier système d'exploitation de Microsoft, il vous suffit de vous rendre dans ses paramètres, dans la partie Windows Update (cherchez le dans la barre en bas à gauche de l'écran).

Si votre PC est bien incompatible avec Windows 11, sachez qu'il est quand même possible grâce à certains outils de forcer son installation. Pour cela, il faut télécharger Windows 11 et l'installer sur une clé USB d'installation avec un outil spécifique nommé Rufus. Nous avons publié un guide complet pour vous aider à le faire.
Attention cependant, comme l'a précisé Microsoft, installer son OS de cette façon est à vos risques et périls. D'abord, car il est possible que cela rende le système instable (selon ses composants, pas forcément compatibles ou optimisés pour Windows 11), ensuite parce que la marque américaine a expliqué ne pas garantir les mises à jour de sécurité pour ce type de machines. Nous l'avons fait nous mêmes et pouvons cependant vous confirmer avoir reçu les dernières mises à jour sur notre machine incompatible Windows 11. En réalité, c'est "au petit bonheur la chance". Vous pourriez également avoir à réinstaller des pilotes ou les mettre à jour pour récupérer un ordinateur pleinement fonctionnel.
Dernière solution : abandonner Windows
Pour conserver un ordinateur non compatible Windows 11, vous pouvez aussi abandonner tout simplement Windows. Linux Mint offre par exemple une interface accessible aux débutants, tandis que Chrome OS Flex transforme un vieux PC en quasi-Chromebook (un peu limité mais suffisant pour la bureautique légère et la navigation internet). Ces systèmes prolongeront la vie des machines obsolètes sans coût supplémentaire. Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans notre article dédié :
Quoi qu'il en soit, se séparer d'une machine fonctionnelle est un crève-cœur financier et écologique qu'on vous recommande d'éviter. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour gérer l'après Windows 10. Maintenant, la décision vous appartient.














