Une panne électrique, un plongeon de 700 mètres en seulement 40 secondes vers les grands fonds de l’Atlantique Nord, avant une mort atroce, sous l’effet de l’implosion du «Titan». Tel a été le funeste sort, le 18 juin dernier, des cinq passagers de ce sous-marin privé, parmi lesquels Stockton Rush, PDG d’OceanGate, l’organisateur de leur expédition au plus près de l’épave du «Titanic», mais aussi de très riches touristes, qui avaient payé leur billet 250.000 euros: le milliardaire britannique Hamish Harding, le patron d’un conglomérat pakistanais Shahzada Dawood, et Suleman, son fils de 19 ans. La tentative désespérée de sauvetage de ces naufragés, diffusée en mondovision, a mis en lumière l’appétit d’aventure de ces super-riches, qui rivalisent pour s’offrir des vacances hors du commun. Exploration sous-marine, expédition polaire, tour du monde en palace volant ou voyage spatial, rien n’est trop beau pour ces touristes au budget illimité.

Les désirs hors-normes des ultra-riches

Pour désigner ces happy few qui possèdent un patrimoine, hors immobilier, supérieur à 30 millions d’euros, un acronyme a même été inventé: les UHNWI (pour «ultra-high net worth individuals» ou ultra-hauts revenus nets individuels, NDLR). Une clientèle aux désirs extravagants, que des sociétés de plus en plus nombreuses se disputent, en cherchant à coller à leurs envies. «Dans le tourisme, quel que soit le segment de clientèle, il y a des découvreurs et des contemplateurs, explique Frédéric Savoyen, fondateur d’Eluxtravel, une entreprise française spécialisée dans les voyages sur mesure.

Les plus riches des contemplateurs passent leurs vacances sur des yachts ou dans des propriétés, à l’abri des regards, pour des raisons de sécurité ou parce qu’ils s’estiment trop connus pour voyager. Les plus aisés des découvreurs, eux, recherchent des moments d’exception, innovants, uniques. C’est ce type de clientèle qui s’offre ces voyages hors norme.» Cela n’empêche pas ces aventuriers de priser, eux aussi, la discrétion. «Nous signons des clauses de confidentialité très précises avec nos clients, décrit Frédéric Savoyen. Un chef d’entreprise n’a pas du tout envie que des informations sur ses vacances hors norme circulent dans la presse ou sur les réseaux sociaux.»

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Dernier point commun de ces voyageurs: si leur planning ultraserré les force à s’organiser, et à réserver leurs expéditions au moins six mois à l’avance, ils formulent fréquemment des demandes de dernière minute. «Il faut alors être très réactif, poursuit Frédéric Savoyen. Pour un grand patron français, il m’a par exemple fallu monter au dernier moment une expédition, car il avait eu l’idée de gravir le Kilimandjaro avec son fils, tandis que le reste de sa famille restait dans leur lodge en Tanzanie.» Quand on vous dit que le client est roi…

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