Les recettes liées aux radars sont en baisse. Au cours de l’année 2024, 13 millions de contraventions ont été dressées, permettant à l’Etat d’encaisser pas moins de 889 millions d’euros. Ce chiffre est en baisse de 8% par rapport à 2023, rappelait Capital, essentiellement parce que seulement 81% des radars ont été en état de fonctionnement, contre 88% un an en arrière. Mais si l’on prend en compte toutes les contraventions dressées par les forces de l’ordre, l’Etat a perçu environ deux milliards d’euros, rapporte RTL.

Mais alors, où va l’argent ? Globalement, la répartition se fait en deux temps. Environ 60% de cette somme, soit 1,3 milliard d’euros, est allouée aux actions de sécurité routière. Par exemple, sur ces 1,3 milliard, 200 millions d’euros sont consacrés à l’achat et à l’entretien des radars. Et le reste de la somme, un petit peu moins de 800 millions d’euros, est reversé aux collectivités locales.

Une utilisation de l’argent éloignée de sa mission de base

Ce mode de fonctionnement a souvent été épinglé par la Cour des comptes, car à l’origine, les radars devaient uniquement servir à améliorer la sécurité routière. Or, aujourd’hui, un tiers de ces recettes retombe dans les caisses de l’Etat, dénoncent les associations. En 2024, 726 millions d’euros ont été affectés au désendettement public, quand 26 millions l’ont été au budget de la santé publique.

Selon RTL, dans cette somme, des hôpitaux du Finistère en ont bénéficié dans le but notamment d’améliorer la prise en charge des blessés de la route. L’entretien des routes en fait-il les frais ? En 2025, l’Agence de financement des infrastructures de transport (AFITF) ne devait recevoir que 245 millions d’euros de recettes issues des radars. Une somme qui doit servir à l’entretien des routes, au développement du ferroviaire ou d’autres infrastructures.

A noter enfin que l’entretien des radars coûte relativement cher. Or, avec les dégradations lors des mobilisations agricoles en 2024, beaucoup ont été endommagés. Selon la Sécurité routière, le coût de la réparation d’une vitre cassée est évalué à 500 euros, quand le remplacement intégral d’un radar coûte 200 000 euros. Or, leur maintenance est financée par l’argent des amendes réglées par les automobilistes en infraction.