Des amendes en pagaille qui ont le don de les agacer. Mais si elles n’étaient pas destinées à des infirmières, elles seraient moins problématiques. Comme le rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, les PV s’enchaînent depuis des mois pour les infirmières de la ville de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. À tel point qu’elles ne peuvent plus stationner sans en recevoir un. Appelées parfois pour des situations d’urgence, elles se garent comme elles peuvent. «Il m’est arrivé de me déplacer en urgence pour un massage cardiaque. Une fois que je suis redescendue, j’avais un PV sur ma voiture !», raconte l’une d’elles.

Sauf que les amendes s’accumulent et que la facture grimpe. «C’est simple, entre la société Indigo et les caméras de surveillance, on est traquées de partout !» fustige une de ses collègues. Elles expliquent toutes travailler dans des communes voisines «où ça se passe bien», mais selon elle, il n’y a qu’à Cagnes-sur-Mer où «le maire refuse catégoriquement d’appliquer la circulaire Joxe». Comme le rappellent nos confrères, cette circulaire date de 1986. Or, si elle demande aux agents municipaux de faire preuve de bienveillance avec les professionnels de santé, chaque ville peut l’interpréter comme bon lui semble.

Un abonnement mis en place qui ne passe pas

Interrogé par France 3, le maire LR de la ville, Louis Nègre, dit ne pas comprendre la polémique. Pour lui, ces stationnements ne relèvent pas toujours de la situation d’urgence. «Il ne faut pas confondre l’urgence et les soins réguliers. Nous avons une position de principe qui est républicaine : tout citoyen doit être traité de la même façon, quelle que soit sa profession», avance-t-il. Il précise aussi qu’un abonnement a été mis en place spécifiquement pour les infirmières à 50 euros par mois, soit environ 600 euros par an. Une somme qu’elles refusent de payer.

«Moi, je vois que c’est de la gratuité qu’elles veulent, ça n’a rien à voir avec une situation d’urgence», leur répond l’édile. Interrogée, une autre infirmière explique pourquoi elle ne veut pas rajouter un abonnement à ses frais : «On travaille plus pour gagner moins et donner plus.» Résultat, à cause des amendes, elles opèrent désormais un «triage des patients». «Soit on y va très tôt pour ne pas se faire sanctionner, soit certains se retrouvent sans soins», explique l’une d’elles.

Si le maire assure que sa porte est «ouverte», le syndicat Convergence Infirmière regrette qu’on les prenne «de haut» à chaque fois qu’elle l’interpelle. De façon générale, le sujet est sensible. Une proposition de loi a déjà été déposée en 2023 visant à rendre gratuites les places de stationnement dans le cadre de leurs déplacements professionnels.