Les ennuis s'accumulent pour Tesla. Comme l'indique CNN, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), agence américaine de sécurité routière, a annoncé enquêter sur 58 accidents impliquant des véhicules équipés du mode Full Self-Driving (FSD). Selon le régulateur, ces incidents auraient provoqué plus d'une douzaine de collisions et d'incendies, ainsi que près d'une vingtaine de blessés. L'enquête vise 2,9 millions de voitures, soit l'ensemble des modèles Tesla dotés de cette technologie, souvent critiquée pour tromper les conducteurs sur son réel niveau d'autonomie.
Pour Elon Musk, cette nouvelle procédure tombe mal. Le patron du constructeur promet depuis des années de transformer ses voitures en taxis sans chauffeur grâce à une simple mise à jour logicielle. «La vraie question est : est-ce que le logiciel fonctionne ?», interroge l'analyste Seth Goldstein (Morningstar), qui recommande de vendre le titre Tesla. L'investisseur Ross Gerber, longtemps favorable à la marque, estime pour sa part que «le monde est devenu un gigantesque laboratoire pour développer le projet de conduite autonome d'Elon Musk, et cela ne fonctionne pas».
Une série noire pour Elon Musk
Cette enquête s'ajoute à plusieurs autres déjà ouvertes. La NHTSA examine notamment des accidents survenus dans des conditions de faible visibilité, des collisions impliquant la fonction «Summon» (qui permet à la voiture de venir chercher son conducteur) et même des retards supposés dans la déclaration d'accidents. En août, un jury de Miami a condamné Tesla à plus de 240 millions de dollars d'indemnisation après un crash mortel survenu en 2019 avec le système Autopilot, une technologie distincte du FSD.
Malgré les promesses répétées d'Elon Musk, les régulateurs estiment que le système de conduite autonome de Tesla reste un logiciel d'assistance de niveau 2, nécessitant une vigilance constante du conducteur. «Tesla doit reconnaître que le logiciel ne fonctionne pas correctement et adapter le matériel», plaide Ross Gerber. Faute de quoi, ajoute-t-il, «les autorités devront peut-être interdire ces tests sur route ouverte».
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