
Dans quelques mois, vous pourriez bien croiser des véhicules avec une touche de rose sur leur plaque d'immatriculation. Non pas en soutien à Octobre rose, la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, mais bien pour lutter contre un fléau, celui de la «doublette» ou de l'usurpation. Selon un arrêté encore à l’étude, les plaques d'immatriculations provisoires délivrées par l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) devraient devenir roses au cours du premier trimestre 2026. Celles-ci remplaceront ainsi la série de numéros et de lettres temporaires commençant par "WW" et installées sur les modèles neufs, importés de l’étranger ou les véhicules d’essais et de démonstrations pour une période allant de quatre à six mois. Et ce, en attente de l’obtention d’une carte grise définitive. En somme, tant que l’examen de la demande d’immatriculation n’est pas clos, ces véhicules sont autorisés à circuler seulement s’ils sont badgés d’une immat’ provisoire attribuée dans la série WW. Cela ne concerne donc pas tout le parc automobile français.
«Des situations d’injustices où un conducteur reçoit les amendes d’un autre»
L’association 40 millions d'automobilistes, à l’origine de cette demande, explique qu’«en l’absence d’indicateur visuel de validité, rien ne permet à un agent de contrôle ou à un simple automobiliste de savoir si une plaque est encore en règle. Autre problème : le nombre limité de combinaisons rend nécessaire la réutilisation rapide des numéros - en moyenne tous les 14 mois - provoquant parfois des situations d’injustices où un conducteur reçoit les amendes d’un autre». Pour l’organisation, le système administratif atteint donc ses limites, alors que plus de 460 000 véhicules circulent chaque année avec une immatriculation provisoire.
Si l’arrêté, notifié en août dernier, n’est pas retoqué par la Commission européenne avant le 13 novembre, la France pourra inclure ces nouvelles plaques roses dans son Code de la route. Notons que sur ces nouvelles plaques sera également indiquée la date d’expiration du numéro provisoire, avec le mois et l’année inscrits en lettrage noir sur deux lignes. Comme ça, aucun malentendu possible pour la police ou les gendarmes ni de nombre limité de combinaisons pour les conducteurs, la réutilisation des numéros sera des plus rapides et sans doublon.
Et pourquoi du rose ? Ce choix n’est pas une folie. D'abord parce que cette couleur est hyper visible et parce qu’aucun autre pays européen n’utilise cette couleur pour une quelconque catégorie de véhicules en circulation. «Avec cette innovation, nous mettons fin à un vide administratif qui pénalisait injustement les automobilistes. Cette plaque, simple mais efficace, protège les usagers et simplifie le travail des forces de l’ordre, en rétablissant une transparence indispensable sur nos routes», assure Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes.
Ce changement de couleur n’impactera pas les conducteurs, si ce n’est un petit temps d’adaptation de leurs rétines au volant. Toutefois, il faudrait être chanceux pour en voir passer une. Et le prix de fabrication des plaques d'immatriculation ne changera pas, soit une dizaine d’euros.



















